04/08/2058 : Barrière mentale écologique

Olivier Parent Commentaires fermés sur 04/08/2058 : Barrière mentale écologique

Les Ministères de l’Ecologie et des Affaires Européennes publient conjointement les états de santé de la population d’ours des Pyrénées : 217 bêtes adultes dont 17 oursons. Bilan extraordinaire si on se rappelle les décennies de tension qu’il y a longtemps eu entre les défenseurs des ours et les éleveurs de moutons.

L’augmentation de cette population plantigrade a été rendue possible grâce à l’utilisation d’implants cérébraux. Cet implant, longtemps posé par voix chirurgicale invasive, dans les tous premiers jours de vie des oursons, est désormais injecté à distance. L’implant, une fois dans l’organisme de l’ours, est mis en place par des R-nanoT (robots nanoT dotés de programmes chirurgicaux). L’implant, rendu opérationnel, transmet à chacun des ours une peur irrépressible à l’approche des limites du territoire qui lui ont été attribuées.

Que l’on parle de la méthode chirurgicale ou de celle par injection, les robots-jardiniers occupent une place prépondérante dans ce dispositif. Sans odeurs et d’une discrétion parfaite dans le paysage forestier des Pyrénées, ces R-jardiniers ont également la mission de surveiller la population des ours. Ils vérifient le respect des zones d’exclusion pour les plantigrades, et prêtent une attention toute particulière aux femelles en cours de gestation. Une fois le bébé ours né, le R-jardinier s’assure à distance de sa bonne santé et dès les premiers pas de l’ourson hors de la tanière, il lui injecte l’implant comportemental. La maman ours renforçant l’apprentissage des zones d’exclusion par sa propre expérience.

Grâce à ce dispositif, les éleveurs voient paître leurs troupeaux en paix. Reste le risque de voir une bête égarée pénétrer dans le territoire des ours et de faire, ainsi, le bonheur d’un grand mâle ou celui d’une mère nourrissant sa portée. La Nature reprenant ses droits, les R-jardiniers se gardant de toute intervention visible. Les seuls cas qui justifieraient une intervention des robots à l’encontre des ours concerneraient un cas qui entrerait dans les domaines d’application des lois Asimov.


© Olivier Parent

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