Sur tout le continent sud-américain, les personnes qui étaient dehors, la nuit dernière, à 4h52, si elles avaient le nez levé vers le ciel, ont pu voir celui-ci s’illuminer brièvement de trois étoiles furtives, dans la constellation du Caméléon. Ces flashs résultaient de la correction de trajectoire, par des missiles semi-automones, de trois gros rochers que les Gardes Côtes Spaciaux suivaient depuis des semaines, s’attendant à ce qu’ils passent dans l’espace côtier terrestre. Entre la Lune et la Terre, plus précisément.
Les Gardes Côtes Spatiaux, ainsi nommé en hommage aux nombreux sauvetages accomplis à proximité de l’espace d’activité terrestre, qui englobe l’orbite lunaire, est, rappelons-le un corps expéditionnaire tout à fait particulier : dépendants de l’ONU, les hommes des GCS sont des civiles pour toutes la partie observation et militaires en ce qui concerne les opérations. Leur champ d’action, en plus des sauvetage comprend la sécurité de l’Espace Côtier Terrestre.
Ce qui a été défini comme l’espace côtier terrestre, il y a une vingtaine d’années avec l’explosion de la conquête spatiale, à vu son activité exploser au cours des dernières décennies. Transports de personnes, fret, vaisseaux longues distances… Les enjeux économiques sont devenus très importants.
Plus que jamais, les parages du couple Terre/Lune frémissent d’activité avec leurs lots d’accidents. Il fallait pouvoir intervenir rapidement auprès des naufragés. Les GCS (officiellement dénommé Groupement d’Intervention et de Secours Spatial) ont pris leurs quartiers dans les différentes SOL (Stations Orbitales Lagrange), en plus de leur base lunaire d’observation, afin de couvrir le plus grand espace possible.
Cette nuit, c’est bien le couple civil et militaire qui est intervenu : les télescopes d’observation des objets à orbites longues (TOOLS), mis en places il y a 25 ans, ont parfaitement remplis leur rôles. Ils ont repéré ces objets potentiellement dangereux dès qu’ils prenaient une direction trop proche de l’orbite terrestre. Leurs acuité leur a permit de suivre avec précision le cheminement ces objets potentiellement dangereux. Une fois la trajectoire en croisement d’orbite terrestre confirmée, les opérations ont eu encore plusieurs semaines pour mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour éloigner le danger.
C’est qui s’est passé cette nuit. Une douzaines de missiles, lancés depuis SOL Gagarine, début août, assistés par des IA, sont venus lécher de leurs feux nucléaires les indélicats afin d’infléchir leur course loin de parages terrestres. Selon la procédure habituelle, les IA se sont téléchargées au dernier moment pour conserver cette nouvelle expérience qui les rend toujours plus efficaces avec les succès qui s’accumulent. « leurs échecs les fait aussi progresser » rappelle Robert O’Neil—Hen, le responsable Trajectoires des GCS, un département directement héritier du Jet Propulsion Laboratory de l’ex-NASA, qui en sont temps a suivi bien des trajectoires d’objets inertes ou artificiels.
Les groupements écologistes se sont joints aux hommages rendus au travail accompli par les Gardes Côtes Spatiaux, tout en regrettant, une nouvelle fois, l’usage d’armes nucléaires qui « risquent polluer des espaces vierges » (Communiqué de la Fédération Mondiale des Mouvements Écologistes). Le débat autour des armes nucléaires n’est toujours pas clos bien que leur usage soit prohibé à proximité des planètes Terre et Mars : ON LE SAIT, elles accueillent toutes deux des communautés humaines plus ou moins grandes…
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro
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