Je me suis soumis aux chants des sirènes de l’Odyssée spatiale… Entendez par là que j’ai écouté les doux chants de mes proches qui sont passés par l’espace ou qui y résident.
Oui je l’avoue… moi, le terrien, j’ai quité le plancher des vaches, j’ai quitté mon enveloppe atmosphérique protectrice ! Une bonne occasion se présentait à moi pour faire ce premier voyage toujours repoussé : l’inauguration du France IV (cf. YouVox Avenir du 16 octobre 2056).
La cérémonie avait été annoncée comme somptuaire, à bord de la Station Lagrange II… tout le gratin terrien autant que spatial était attendu… ne savais pas si je devais être impatient ou appréhender les petits fours du buffet en micro-gravité ! Une chose était sûr : je devais être sur place, ordre de la rédaction.
Alors, que dire de ce périple que l’humanité entière semble vouloir effectuer excepté votre serviteur ? Que dire de la sortie de l’atmosphère à des vitesses de l’ordre 40 000 km/h ? A ces vitesses, la moindre irrégularité de l’atmosphère provoque de belles embardées dans le malheureux véhicule dans lequel vous avez pris place…
Que dire des premiers instants en apesanteur, moments durant lesquels votre estomac ne semble plus être sous le moindre contrôle ? On essaye de vous distraire avec de merveilleuses petites expériences pratiques, libre à vous de les trouver effectivement intéressantes…
Que dire des vos premiers pas sur le plancher convexe de la station spatiale ? Des gestes pourtant familiers sur la Terre et qui, là, semblent prendre une nouvelle signification…
Comme vous pouvez le constater à la lecture de ces lignes, votre serviteur, bien qu’il soit prêt à défendre les mérites d’un progrès bien ordonné, ne semble pas, pour autant, volontaire pour tester tout ce que ce progrès met à sa portée ! J’ai tout de même suivi la visite du France IV, accompagné d’hôtesses aguerries aux déplacement en apesanteur et pleines de prévenances pour les lourdeurs de nos corps terriens ! A l’occasion de cette inauguration, on avait refait, à leur attention, les charmantes combinaisons que les hôtesses portes au début du Film « 2001, l’Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick. Charmant !
Après les discours de circonstance, un feux d’artifice à été lancé. Plus précisément, c’était la carcasse d’un vieux cargo spatial qui portait les charges sans cendres ni déchets. Les lois de la physiques étant immuables, le tir des différents feux d’artifices dégagèrent une énergie cinétique telle que la carcasse du cargo allait se diriger vers le soleil… un déchet en moins au dessus de nos têtes !
Le champagne fusa, les bouchons volèrent… bien qu’étrangement tenus « en laisse » : la gravité à bord des stations spatiales est tellement « micro » que les bouchons peuvent s’envoler au point de se perdre… L’épreuve des petits fours fut beaucoup plus simple que prévu. Je dois bien avouer avoir goûté avec plaisir à telle ou telle saveur que je serais bien en mal de nommer… la gastronomie spatiale semble être une réussite et un progrès pour l’humanité ! La fatigue et l’émotion m’ont fait dormir comme un bébé.
Après cette nuit réparatrice, bien méritée, ce fut l’épreuve du retour. Je vous invite à parcourir le début du présent article… ajoutez-y le fait que, avec une dizaine de compagnons, vous vous trouvez à bord d’une capsule qui, à 25 000 km/h, doit pénétrer l’atmosphère terrestre selon un angle précis au point de friser l’intolérance.
J’ai gardé ma dignité jusqu’au bout, même s’il s’en fallu de peu pour que j’embrasse le doux plancher des vaches, tel un conquistador de retour au pays après un long séjour loin de sa mère-patrie. De retour chez moi, mon CELLDOM m’accueilli de sa douce voit féminine, mon ARI avait travaillé sur les recherche que je lui avait confié… Les choses étaient rentrées dans l’ordre.
© Elaiwon Per, envoyé spécial pour FuturHebdo
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