La quête de la réalité virtuelle immersive motive les chercheurs en informatique depuis de nombreuses années. Les utilisateurs peuvent se connecter grâce à des procédés variés à des mondes simulés de plus en plus réalistes. Idéalement, la neuroconnexion, c’est-à-dire une connexion du système nerveux de l’individu aux générateurs de réalité virtuelle, permet d’évoluer dans une simulation informatique si précise qu’elle est difficilement discernable de la réalité.
Si la neuroconnexion a longtemps été expérimentée sur des personnes en situation de handicap, elle est devenue depuis quelques années une technologie fiable. De véritables villes virtuelles accueillent des millions d’utilisateurs qui y passent pour certains la majeure partie de leur temps. Ces lieux virtuels donnent l’illusion de vivre des situations rêvées, même pour des individus ne bougeant pas de leur domicile. Cette technologie est déjà critiquée car elle est assimilée à une drogue dure désocialisant ses adeptes, dont certains sont de véritables stars virtuelles, tout en connaissant des difficultés parfois importantes dans la réalité. La prise en charge de ces personnes ne doit pas condamner la réalité virtuelle immersive, qui permet aussi à de nombreux individus de guérir de leurs névroses en fréquentant une utopie réalisée dans le virtuel.
L’Immercité, créée par le français Eugène Tron, est accessible par la neuroconnexion depuis quelques jours. Il est possible de s’équiper auprès d’agences qui vous prennent en charge. En moins d’une heure, vous êtes déclaré apte à l’immersion virtuelle. Cette innovation est pour Eugène Tron « la conséquence logique d’un long processus qui en environ un siècle a permis à l’Humanité de fusionner avec les mondes virtuels. Depuis les années 1980, chaque décennie a vu la mise au point de nouvelles formes de mondes virtuels. On utilisait d’abord surtout le virtuel pour s’adonner aux jeux vidéo. Puis vint le succès d’Internet, des jeux massivement multi-joueurs et des réseaux sociaux. A la suite de cela, la réalité virtuelle démocratisée a permis le développement de mondes virtuels auxquels il était possible de se connecter grâce à des casques et à l’haptique. La relation au virtuel s’affina petit à petit, à mesure que les capacités de calcul des ordinateurs se développèrent. Désormais, et depuis que les neurosciences ont révolutionné la connaissance du cerveau, l’immersion virtuelle parfaite est possible. Et elle propose un système idyllique, peu cher et accessible à tous ».
La neuroconnexion permet désormais d’accéder à des mondes similaires à la réalité, et de développer une vie sociale et professionnelle parallèle. De nombreuses questions éthiques sont posées par cette technologie. L’entretien des corps des individus connectés pose de nombreux problèmes, et une limitation du nombre d’heures connectées par individu est envisagée par le parlement. Il s’agit de limiter les effets négatifs d’une innovation d’ores et déjà interdite aux moins de 16 ans. Pourtant, les ingénieurs estiment déjà que la prochaine étape sera la numérisation des esprits dans les mondes virtuels, ce qui permettrait une forme d’immortalité.
© Thomas Michaud
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