Si le conscience civique et urbaine est une notion qui s’est généralisée et vulgarisée au tournant du millénaire… Elle n’est pas née de cette dernière pluie ! Bien avant les urbanistes et autres architectes modernes, chaque époque a imaginée sa ville durable… Un des premiers à l’avoir fait, dans le sens où l’histoire en a garder la trace, est peut-être Thomas Moore, immortalisé grâce à son Utopia (du gr. Eu : bon et Topos : lieu). Chacun était sensé y avoir sa place… Reste à savoir si tous, nous y irions trouvé la nôtre !
Cette même question revient quand on regarde les esquisses qui ont été dessinées dans les années dix pour répondre aux attentes durables des électeurs autant qu’à celle des élus en matières de ville durable, les utopies de ces époques. C’est la même question que l’on se pose quand on ressort les projets imaginés pour sauver des villes vouées à l’immersion comme c’est le cas, aujourd’hui, pour Shanghai ou Bangkok.
Cette dernière, capitale Thaïlandaise, a été fondée, à la fin du XVIIIème siècle, sur un marais. La simple proximité de l’estuaire avait présidé au choix (économique) de cette installation. Au début des années 2000, une majeur partie de la ville était sous le niveau de la mer… Et continuait à s’enfoncer sous la pression des grattes-ciel toujours plus haut, toujours plus lourds.
L’imagination a fournit son lot de solutions. Les architectes se sont plus à dessiner des villes flottantes, à géométrie variable, avec zéro impact écologique et auto-suffisante en matière énergétique… Aujourd’hui, Bangkok ressemble surtout à une agglomération hétéroclite bâtie dans l’urgence et avec pragmatisme… Une ville dans laquelle la nécessité concurrence l’esthétisme… Dans laquelle les hautes technologies côtoient les bidonvilles… Ce que les urbanistes des années 2010 ont peut-être oubliés, c’est qu’une ville comme Bangkok, ou toute autre d’ailleurs, ne rentre pas dans un carton à dessin. Et l’urgence devient maîtresse d’ouvrage.
Les plans d’urbanisme menés manu militari comme la Chine le fit jusqu’au cours des deuxièmes ou troisièmes décennies de ce siècle on fait long feu avec les résultats que l’on connait : des villes vides ! Et l’homogénéité devient synonyme de totalitarisme… Bangkok est bien vivante avec tous les « grumeaux », signes de la réalité assumée. Les urbanistes du début du millénaires, souvent issus du Vieux Continent, particulièrement protégé des aléas climatiques, avaient peut-être oubliés d’intégrer cette hétérogénéité, synonyme, elle, de vitalité. La Camargue irrémédiablement perdue sous les eaux de la Méditerranée est un des exemples qui, quand à eux, se sont chargés de rappeler à l’Europe qu’elle était elle aussi concernée par ces changements climatiques…
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro
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