L’agriculture connaît actuellement de profondes mutations. Des formes variées se développent : smart agriculture, permaculture, agroécologie, etc. Il existe aujourd’hui une compétition idéologique entre ces formes d’agriculture, comme en témoignent nombre d’ouvrages qui proposent des voies d’amélioration de l’agriculture telle qu’elle se pratique actuellement, sans se questionner sur les fondements de ces modèles.
Le livre de Benoît Biteau, Paysan résistant, prône ainsi le bien-fondé du modèle de l’agroforesterie biologique. L’ouvrage montre les bienfaits de ce type d’agriculture, tant pour des raisons économiques pour les agriculteurs, qu’écologiques pour la société. De son côté, l’ouvrage de Xavier Beulin (ancien président de la FNSEA) persiste dans un modèle conventionnel mais amélioré (ce qu’on pourrait appeler une smart agriculture) dans son ouvrage Notre agriculture est en danger, ce qu’il faut faire. Ou encore le livre Agriculture biologique, espoir ou chimère présentant un débat entre deux contradicteurs, pro et antibio, qui campent chacun sur leurs positions.
Des pratiques en « simple boucle »
Malgré leur intérêt pour l’amélioration des pratiques agricoles, ces formes d’agriculture ne proposent en réalité qu’un apprentissage « en simple boucle », c’est-à-dire un ajustement des pratiques qui améliorent la façon dont l’agriculture est mise en œuvre, sans remettre toutefois en cause les cadres de référence dans lesquels elle se développe.
Dès lors, la compétition entre ces diverses formes se fonde toujours sur les mêmes arguments : pour ou contre l’utilisation des produits phytosanitaires (les fameux pesticides) et ses conséquences pratiques, les rendements à l’hectare, le respect de l’environnement, etc. Les principes fondateurs ne sont eux jamais interrogés par leurs partisans, rendant le dialogue improductif.
La suite : L’agriculture urbaine, un modèle agricole pas comme les autres
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