Se déroulant sous, en moyenne, 65 mètres d’eau et creusé dans la craie bleue, à une profondeur de 25 à 50 mètres, le tunnel a vieilli tout comme les structures d’exploitation. Malgré sa stabilité, la craie a souffert de chocs imprévisibles au moment de la conception de l’ouvrage : le passage de plus en plus fréquent d’icebergs qui descendent de Groenland.
Ces Icebergs, de tailles fort respectables (leur poids peut excéder 100 000 tonnes et développer, au dessus du niveau de la mer, des falaises de glaces hautes de 6 à 10 mètres) finissent par s’enliser dans la vase au fond de la Manche. Avec la houle, les icebergs, immobilisés frappent sur le plateau de craie bleue comme un bélier colossal, endommageant l’intégrité du tunnel franco-anglais. Il faut donc s’attaquer à un problème plus complexe qu’une simple reprise d’étanchéité. Il faut trouver le moyen de faire que le tunnel résiste aux assauts des icebergs qui, hélas, ne cesseront pas de si tôt…
« L’Angleterre est à nouveau une île » titrent en gros caractères les journaux populaires anglais. Cette boutade est à double tranchant. Profitant de cette fermeture, d’autres travaux vont être lancés : il s’agit de remplacer l’antique Eurostar par les nouveaux trains qui circulent sur des rails magnétiques. Les travaux finis, l’Angleterre redeviendra partie du continent et sera même encore plus proche de celui-ci : en train, Londres ne sera plus qu’à une heure de Paris et deux de Berlin.
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