Photo de Bennie Lukas Bester provenant de Pexels
Depuis de nombreuses années, on marquait les animaux d’élevage ou de compagnie avec des puces électroniques, pour faciliter leur identification et leur suivi, mais en 2004, l’agence américaine de sécurité alimentaire, la FDA1 autorisait la mise sur le marché de puces sous-cutanées pour l’homme.
En mai 2006, Scott Silverman, Chairman du fabricant de puces Verichip2, donnait une interview à Fox News3 au sujet de l’utilisation de la puce sur l’homme.
« Cette puce est utilisée aujourd’hui pour identifier les patients et connaître leur dossier médical, dans des situations d’urgence »… Elle a été autorisée par la FDA (Food Drug Administration) il y a plusieurs années, plus particulièrement pour cette utilisation. Mais, évidemment, elle peut être une solution aux problèmes d’immigration que nous rencontrons aujourd’hui ».
En voilà un qui envisage froidement de marquer les immigrés ! Bon, heureusement qu’il n’a pas pu aller jusqu’au bout de son projet, mais tout de même, ça donne des frissons de voir qu’il existe des gens qui peuvent penser de cette façon, non ?
Dans la suite de l’interview, Scott Silverman se reprend et explique que non, la puce n’a pas été utilisée pour contrôler l’immigration, que c’était simplement une « idée » que sa société avait proposée sans succès à l’Administration. Une « idée » ! Impossible, direz-vous ?
« Il faut ficher tous les Roms, même si nous sommes malheureusement obligés de garder chez nous ceux qui sont italiens. La Tunisie n’exporte que des délinquants ».
Matéo Salvini, Août 20184.
Peut-on être certains qu’aucun dirigeant de la planète n’aura un jour envie de mettre en pratique de telles idées ? Et si c’était le cas, quel serait le choix d’un malheureux père de famille candidat à l’immigration : accepter la Puce et avoir une petite chance de donner un avenir à ses enfants, ou être renvoyé dans son pays en guerre ?
Pratiquement tous les observateurs s’accordent à dire que ces puces ne se développeront jamais, d’abord parce que ce sont des gadgets sans intérêt, ensuite parce que la technologie ne permet pas d’y stocker beaucoup d’applications et de données.
Veut-on dire par là que la technologie ne va pas évoluer ? Ce n’est pas l’avis de Biohax5, société suédoise qui conçoit et produit des puces et en est fière. On lit sur son site, au sujet des implants de puces biométriques (traduction sommaire) :
« Nous sommes fiers d’affirmer avec confiance que chacun devrait adhérer à la Communauté Biohax pour faire partie de ce voyage révolutionnaire, les progrès technologiques hyper, et la connectivité. »
Pucer l’Humanité, est-ce vraiment ça le progrès ? En Belgique, aux Etats-Unis, en Espagne, en Suisse, cette pratique désolante se développe peu à peu. En France, la CNIL souligne le risque de piratage de données mais la loi n’interdit pas cette pratique qui, tant qu’elle n’est pas imposée, ne constitue pas une « violation des droits fondamentaux, réduisant le salarié au statut d’objet6 ». Toute entreprise est donc libre d’instaurer la puce sous-cutanées, à la seule condition de ne pas l’imposer à ses salariés.
La puce sous-cutanée est comme un badge infalsifiable. En 2035, une entreprise trouvait un avantage concurrentiel et la proposait à certains de ses collaborateurs amenés à intervenir dans des sites « haute sécurité ». Qu’allait-il advenir de ceux qui diraient non ? Et qu’allaient faire ses concurrents ?
Textes extraits et adaptés par Jean-Pierre Galand du livre du même auteur
« Cette délicieuse odeur de pain grillé, 2084, cauchemar technologique ? »
Actuellement en souscription sur Ulule du 15/09 au 31/10/2020.
https://fr.ulule.com/une-delicieuse-odeur-de-pain-grille
1 : Food Drug Administration
2 : Devenue depuis Applied Digital
3 : http ://www.spychips.com/press-releases/silverman-foxnews.html
4 : http://www.lepoint.fr/europe/matteo-salvini-hold-up-sur-l-italie-20-08-2018-2244656_2626.php
5 : https ://www.biohax.tech/
6 : https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/implantation-puce-electronique-rfid-entreprise
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