Depuis quelques mois, la mode du tatouage vidéo touche la jeunesse un peu partout sur la planète. Depuis qu’un ingénieur français a mis au point cette pratique, le nombre de vidéo-tatoués croît à une vitesse exponentielle. Il s’agit en effet d’une petite révolution dans la conception du corps s’insérant dans le prolongement de ce que la cyberculture proposait dans les années 2000. Le tatouage vidéo est un tatouage animé, qui peut changer de forme, et présenter des programmes très variés. Il est devenu possible d’utiliser son corps comme le support de messages personnalisables. Si certains diffusent les images marquantes de leur journée, de leur famille, ou des extraits de films, d’autres utilisent le tatouage vidéo pour montrer des publicités. Cette mode s’est initialement développée dans les zones chaudes, près de la Côte d’Azur, par exemple, puis en Californie et en Australie. Plus le climat permet aux tatoués d’exhiber leurs corps, plus cette technologie a de l’intérêt. Il s’agit d’utiliser des nanodiodes qui transforment la peau en écran. Cette technologie a été testée par des laboratoires dermatologiques qui n’ont pas décelé de risques pour la santé des tatoués. Avec le réchauffement climatique, les zones dans lesquelles il est possible de se promener dévêtus ne cessent de croître. La législation autorise ainsi les femmes à sortir seins nus dans la rue depuis plusieurs années. Ces dernières raffolent de cette nouvelle technologie. Certaines se font tatouer le bras, discrètement, pour communiquer avec leurs réseaux sociaux en toutes circonstances, mais aussi pour accéder à des contenus vidéos comme la télévision ou Internet. D’autres sont tatouées sur presque tout le corps, et sont rémunérées, pour les plus attrayantes, pour diffuser des publicités.
Les tatoueurs classiques voient dans cette nouvelle pratique autant une menace qu’un nouveau marché potentiellement très lucratif. Une formation d’un mois est requise avant d’être autorisé à implanter ces tatouages. Les vidéos sont parfois créées et diffusées spécialement pour les tatouages. Les puristes revendiquent la possibilité de faire de leurs corps des œuvres d’art et critiquent ceux qui vendent leur physique à la publicité. Pourtant, les annonceurs font de gros efforts et adaptent leurs messages à ce nouvel espace médiatique qu’est devenu le corps humain. Si les vêtements communicants ont connu un engouement non négligeable jusqu’à ces dernières années, la mode des implants cérébraux et oculaires a dans le même temps permis d’augmenter les individus qui deviennent les réalisateurs de leur propre existence. Munis de caméras miniaturisées, les individus diffusent des contenus vidéos constitués des moments clés de leur existence. Ces images se retrouvaient jusqu’alors surtout sur les sites personnels et les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il est de bon ton de diffuser ces vidéos sur son corps physique. Les adeptes de cette corpo-technologie estiment qu’il s’agit là d’une nouvelle étape dans la communication virtuelle. Il devient en effet possible de diffuser des images de ses pérégrinations dans les mondes virtuels, qui attirent eux aussi de plus en plus d’adeptes. Dans ces univers de plus en plus réalistes, des rapports sociaux d’un nouveau type ont vu le jour et changent continuellement. Certains experts alertent d’ailleurs régulièrement les autorités pour limiter la fréquentation des mondes virtuels, qui nuiraient à la socialisation dans la réalité. Avec un tatouage vidéo, les aventures virtuelles réintègrent la réalité et sont l’objet de commentaires et d’échanges entre les individus physiques, à la plage par exemple, mais aussi dans les agoras des villes non côtières.
Le marché du tatouage vidéo est estimé à plusieurs milliards d’euros. En faisant de leurs corps un nouveau média, ses adeptes seront sujets à de nouvelles questions, relatives à l’identité qu’ils souhaitent construire avec cette innovation.
© Thomas Michaud
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