Carte blanche à Bénédicte Coudière : Le jeu vidéo | Festival des Mondes Anticipés (saison 1)

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Carte blanche à Bénédicte Coudière : Le jeu vidéo | Festival des Mondes Anticipés (saison 1)

Média d’explorations et de prospectives, le jeu vidéo offre des possibilités infinies : incarner un personnage ; inventer des mondes et des univers ; aborder des thématiques parfois délicates, dures, étonnantes, ou simplement les mettre en avant autrement. Pourquoi, alors, ne pas faire passer un message ? Lorsque celui-ci concerne notre planète, les supports sont multiples, autant que les façons de faire. Difficile de ne pas penser au fameux Final Fantasy VII en 1997 (ainsi qu’à son remake en 2020) qui met en avant le groupe Avalanche, un groupuscule d’éco-terroristes faisant tout pour sauver la planète d’une industrialisation massive et destructive. De l’action radicale à l’exploration douce et poétique d’un Abzu qui sonde les fonds marins et leur diversité, le jeu vidéo utilise toutes ses possibilités pour plonger le joueur dans des univers tous plus différents et pourtant si semblable. Grow Home (Ubisoft, 2015) propose d’incarner un petit robot explorant des mondes végétaux en quête d’une plante susceptible de fournir de l’oxygène à sa planète asphyxiée. Subnautica (Unknown Worlds, le premier en 2014) s’attache aux écosystèmes marins extraterrestres pour mieux appréhender le nôtre. Civilization (Firaxis Games et 2K Games, le premier sorti en 1991, le dernier en 2019) demande au joueur de développer et d’étendre sa civilisation et de côtoyer ses voisins tout en se basant sur les civilisations humaines existantes de tout temps.

À travers chacun de ces titres évoqués, se cache une nouvelle façon d’appréhender notre monde. La force du jeu vidéo réside dans la pluralité des points de vue et des moyens de faire. Ainsi, les « city builders », ces jeux de gestion et de construction de villes, mettent le joueur devant les différents paramètres écologiques et urbains d’une véritable cité. Dans Anno 2070 (Ubisoft – 2011), le joueur choisit entre incarner un groupe écologique ou un industriel dans le but de développer les infrastructures terrestres suite à une grande montée des eaux. Les conséquences écologiques de chaque décision sont immédiatement visibles sur la ville, ses habitants et l’ensemble de la planète. D’un autre côté, Jupiter & Mars (Tigertron – 2019) a été développé en collaboration avec SeaLegacy et The Ocean Foundation, deux associations pour la protection des océans. Là aussi, le niveau de l’eau a augmenté. Le joueur est invité à plonger en compagnie de Jupiter et Mars, deux dauphins qui vont devoir sauver l’océan de la pollution humaine et de ses machines submergées.

Les exemples sont aussi nombreux qu’il existe de jeux. Chacun propose, à leur façon, d’explorer des futurs possibles, de leur donner vie et d’appréhender au mieux les enjeux écologiques, urbains, humains, mais aussi pédagogiques et ludiques. Mais s’arrêter aux simples titres n’est pas suffisant. L’industrie même du jeu vidéo s’interroge sur son impact sur notre Terre, tente de trouver des solutions pour moins polluer et réduire ses effets négatifs. La réflexion sur notre planète impacte à différents niveaux : à l’intérieur et à l’extérieur d’un jeu, de ses joueurs, de ses constructeurs et développeurs.

Car s’il faut sauver le vaisseau Terre, pour cette mission, nous n’aurons pas vraiment de deuxième chance. Alors autant s’entrainer en jouant. Prêts pour une nouvelle partie


Crédit image : Unsplash | Florian Olivo

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