Au Tribunal Pénal International de La Haye s’ouvre un procès très attendu. D’autant, qu’il y a peu, il était encore considéré comme improbable. Il oppose les technologies les plus avancées du génie génétique aux libertés fondamentales dont l’homme doit disposer pour sa subsistance.
Petit rappel : après un moratoire d’une vingtaine d’années au début du millénaire, les semenciers avaient enfin obtenu, dans les années vingt, l’autorisation d’inclure dans leurs semences génétiquement modifiées un gène dit « Terminator ». Ce gène empêche une graine issue d’une moisson d’être replantée : à cause du gène Terminator, cette graine fille est stérile. Ce dispositif génétique est sensé protéger la propriété intellectuelle des laboratoires de génie génétique et des semenciers : chaque année, il oblige les agriculteurs à acheter leurs semences.
A l’époque du moratoire, parmi les arguments qui avaient pesé, certains experts citèrent le chiffre de 1,6 milliards. C’était le nombre de personnes, de par le monde, dépendantes des semences issues de leurs récoltes de l’année courante pour assurer leur moisson et leur subsistance l’année suivante.
Le moratoire avait été voté afin que, à grand renfort d’aides internationales, ces populations aient le temps de sortir de la pauvreté. Elles deviendraient ainsi capables d’acheter leurs semences. Ces populations devaient, elles aussi, pouvoir « bénéficier des avancées du génie génétique ».
Le moratoire a tenu vingt ans. Au début des années trente, il était levé sous la pression des lobbies agro-alimentaires.
En quelques années, on vit alors s’abattre des famines à répétition sur les pays les plus pauvres de la planète et les plus dépendants de leur agriculture. La communauté Internationale dû, une nouvelles fois, intervenir d’urgence auprès de ces populations. Les opinions publiques occidentales choquées redécouvraient des images telles qu’elles pensaient ne plus jamais en voir.
Aujourd’hui, ces pays, las de faire les frais du droit commercial international, attaquent en justice les grands groupes industriels et les laboratoires pour voir enfin leurs droits fondamentaux reconnus, afin qu’ils leur soient accorder le droit à la subsistance grâce au travail de leur terre et que leur soit rendu la jouissance de leur patrimoine végetale.
Affaire à suivre…
Ce texte fait partie de la collection « Carnets d’avenirs », chroniques radio diffusées sur radio RGB.
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