Tais-toi et danse (Black Mirror, S3E3) : « une vision critique des outils l’information ? » | inCyber News

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Tais-toi et danse (Black Mirror, S3E3) : « une vision critique des outils l’information ? » | inCyber News

Nouvelle contribution
d’Olivier Parent à
inCyber News,
le média de la confiance numérique

La série Black Mirror plonge son regard dans le futur des usages des technologies plus ou moins liées aux médias. La série y regarde dans le futur à différentes distances : certains épisodes nous présentent des avenirs au-delà d’une forme d’anticipation accessible, d’autres sont à peine dans l’avenir tant les usages qu’ils présentent font déjà partie de notre quotidien. Tel est le cas de cet épisode de la célèbre série d’anticipation du britannique Charlie Brooker.

« Tais-toi et danse » met en scène des individus qui se trouvent manipulés par une force non identifiée à cause de leurs agissements en ligne plus ou moins répréhensibles. Peu importe que ce qui leur est reproché soit de l’ordre du délit — avoir recours à la prostitution — ou un crime — « consommer » des contenus pédocriminels — les « victimes » de ces manipulations sont traitées à la même enseigne et reçoivent la même consigne : « faites ce qu’on vous demande sinon les preuves de vos agissements seront envoyés à tous vos contacts… ». 

Des usages en ligne en perpétuelles évolution

Le principe à la base du piège qui se referme sur les protagonistes que l’on croise tout au long de l’épisode est qu’ils ont cru, à tort, que leurs navigations sur Internet étaient de l’ordre de la vie privée. Nous faisons tous la même erreur : le nombre d’utilisateurs des réseaux informatiques sans cesse croissant nous donne l’illusion de la sécurité et les rares à se trouver piégés semblent noyés dans la masse. Dans cet espace infini parce que virtuel, nous sommes toutes et tous papillons de nuit attirés par les lueurs et les promesses de la gratuité des réseaux informatiques. C’est ainsi qu’au cours de la troisième décennie du XXIe siècle, l’adage populaire né au début de l’ère Internet reste vrai : « si c’est gratuit c’est que vous êtes le produit ».

Aujourd’hui, une autre chose est sûre : nos modes de vie privés aussi bien que collectifs sont en voie de dématérialisation. Nos entreprises comme les administrations transforment leurs usages au moyen d’outils digitaux, nos relations avec ces mêmes organisations s’engagent toutes sur les voies numériques : nos feuilles de paye sont dématérialisées, nous payons nos impôts sur une plateforme numérique, nos premiers interlocuteurs sont des agents conversationnels que l’IA générative va rendre de plus en plus fluide et dont le caractère artificiel sera de moins en moins apparent. Autre exemple : demain, et c’est une très bonne chose pour de nombreux patients, le suivi de notre santé passera par un dossier médical numérique censé être accessible uniquement aux professionnels de santé. 

À la suite de cette énumération, cet épisode nous invite à nous interroger sur les conditions de nos usages. Ainsi, Internet est-il un espace sécurisé ? L’anonymat doit-il être maintenu dans le cyberespace ? En corollaire à cette question : l’État doit-il appliquer sa souveraineté dans le cyberespace ? 

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