Le BTP exploite le meilleur des technologies et sublime, grâce aux femmes et aux hommes, l’art de la construction.
Beaucoup de nos « vieux » rêves technologiques du début du siècle se sont réalisés : le BIM 5D – qui inclut le temps et les coûts –fait désormais partie de notre quotidien, la robotique mobile est venue assister les équipes au profit d’une sécurité accrue, l’exosquelette décuple la précision des gestes et la qualité d’exécution, le big data remplace les inutiles reportings, les smart grids permettent une meilleure gestion des ressources… et la liste n’est pas exhaustive.
Pourtant, face à cette profonde transformation industrielle, les humains sont restés le socle des métiers de la construction. Ce sont eux les détenteurs de la créativité, de l’intuition, ce sont eux qui prennent les initiatives en cas de situations imprévues… pas les robots ! C’est indéniable, les avancées technologiques ont libéré une formidable énergie pour mieux construire, dans l’espoir d’un monde sobre et durable.
Cet idéal était déjà porté, il y a vingt ans, par plus de 15 000 étudiants, signataires d’un manifeste pour un réveil écologique et social. Certains d’entre eux ont rejoint les rangs des bâtisseurs et ont permis de porter un modèle d’entreprise à la fois responsable et animé par l’innovation collaborative.
Valeurs cardinales. Ils ont pu s’exprimer pleinement et incarner ce en quoi nous n’avons ja- mais cessé de croire : la confiance, l’initiative et l’autonomie. Des valeurs cardinales qu’ils ont réussi à faire vivre sans jamais s’encombrer d’un arsenal de procédures, ni succomber à l’unique règle de la verticalité dans les chaînes de décision.
Sur un chantier, les collaborateurs sont connectés entre eux, physiquement ! Le terrain est d’abord le théâtre d’une performance humaine collective
qui suppose que chacun comprenne l’impact de ses gestes pour le travail des autres membres de son équipe. Nous sommes tous interdépendants ; l’intelligence collective, l’écoute mutuelle et l’ouverture à l’autre permettent le dépassement de soi et d’avancer mieux et plus loin ensemble.
Prototype. Ces dernières années ont permis de replacer les femmes et les hommes de terrain au cœur de la prouesse. Les ouvriers « augmentés » sont devenus les vrais rois des chantiers. Ceux qui prédisaient un avenir radieux aux seuls penseurs-ingénieurs-data scientists avaient oublié que les métiers du BTP doivent s’adapter et se réinventer chaque jour. Par définition, chaque chantier est un prototype.
C’est bien de cela dont nous avons besoin aujourd’hui : des professionnels capables de donner chaque jour de la valeur à leur métier et de vivre cette passion, cet amour de l’ouvrage bien fait que les machines ne peuvent nous offrir.
Antoine Metzger, Président du groupe NGE
Article parût dans Le Moniteur du 26/10/2018
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