Israël, victime du premier attentat à l’e.Bombe | 11/09/2064

Denis Ettighoffer Commentaires fermés sur Israël, victime du premier attentat à l’e.Bombe | 11/09/2064
Israël, victime du premier attentat à l’e.Bombe | 11/09/2064

Ce 11 septembre 2064 l’État d’Israël a été l’objet d’un attentat technologique le plus spectaculaire de l’histoire récente. De notre envoyé spécial à Haïfa « Ça a fait comme un souffle explosif, sec, les murs ont tremblé, mais on ne voyait de fumée nulle part. On n’entendait pas de cris non plus. C’est cela qui m’a le plus surpris. Puis j’ai réalisé que mes lampes s’étaient éteintes ainsi que mon ordinateur sur mon bureau. Inquiet j’ai jeté un coup d’œil à l’extérieur. Tout était silencieux. Les voitures ne bougeaient plus. Les feux de circulation étaient éteints. Les gens sortaient de chez eux et parlaient aux chauffeurs qui semblaient ne pas comprendre ce qui arrivait. Je crois que j’attendais l’alerte des sirènes pour réagir, mais rien n’est venu. Les gens de l’université à côté de chez nous sortaient des bâtiments en disant que plus rien ne fonctionnaient chez eux. Il y avait des gens coincés dans les ascenseurs. Personne n’arrivait à avoir une radio qui fonctionnait. Je suis sorti pour aller rejoindre un groupe qui s’était formé devant l’université. Mon voisin a pris ça à la rigolade en disant que les extra-terrestres arrivaient et qu’ils avaient immobilisé tous nos appareils électriques. Mais j’ai bien vu qu’il n’était pas très fiérot. Au bout d’une heure nous avons vu des hélicoptères équipés de puissants hauts parleurs qui arrivaient au dessus de nous. L’un d’eux s’est posé devant le campus. Le directeur de l’université que je connaissais de vue est venu à la rencontre du militaire qui descendait de l’appareil. Ils ont été obligés de s’éloigner de l’appareil en venant vers moi. C’est alors que j’ai entendu le gradé dire au responsable de Technion, qu’Israël venait de subir une attaque terroriste de type EMP. » Le pays était en alerte maximale. Je n’ai même pas pu avoir plus d’infos. Ma Iwatch, ni mon portable ne fonctionnaient plus.

explemp  Lors de notre rencontre avec cet habitant de Haïfa, ce dernier n’avait pas encore compris qu’Israël venait de subir un attentat technologique le plus spectaculaire mais aussi le plus inquiétant de l’histoire récente. Haïfa, troisième des plus grandes villes d‘Israël, abrite en son sein l’Université de Haïfa, et le célèbre centre polytechnique de recherche Technion (Institut israélien de technologie). Le fait que la bombe ait explosée non loin de l’Institut, un des cœurs de la R&D israélienne, n’est sans doute pas neutre. Le camion qui avait abrité l’engin était garé derrière les murs du campus, éloigné des habitations. L’attaque n’a fait aucun mort ni blessé direct. Par contre on décomptera 22 décès dus aux effets collatéraux de l’explosion de la E.Bombe. Quant aux dégâts matériels, même si l’état major du général Moïse Herbert reste silencieux sur le sujet, ils sont considérables et la remise en état des installations affectées va prendre plusieurs mois. Les aides auditives, les stimulateurs cardiaques, les appareils de mesure de la pollution ou de la météo de la ville, les amplis d’antennes radio, télé, sans oublier les programmes des équipements ménagers qui étaient en service, tous les appareils électroniques ont été mis hors d’usage à tout jamais. Des dizaines de milliers d’appareils connectés refusent obstinément de fonctionner. Les objets connectés, les régulateurs des chauffages et des groupes thermiques, congélateurs et réfrigérateurs, rien n’a été épargné. Les webcams, les caméras de sécurité comme les centrales de sécurité des maisons, mais aussi les ascenseurs des immeubles de bureaux sont tombés en panne. Des pompes de relevage à proximité de l’explosion ne fonctionnant plus, les rues ont été inondées par des eaux usées. Toutes les voitures se trouvant dans le périmètre de l’engin sont tombées en panne, l’informatique de bord étant devenue inopérante. Les capteurs sensibles des radars de la zone ont été grillés instantanément. Mais le pire aura affecté les centres hospitaliers sur plus d’un kilomètre autour de l’explosion, les appareils d’aides respiratoires et les moniteurs de surveillance des patients ont été mis hors service obligeant tout le personnel hospitalier à des mesures d’urgences pour limiter la perte de leurs patients. Les micro-ordinateurs portables, les télévisions, les ordinateurs des entreprises et autres appareils électroniques dont les serveurs dans l’enceinte de l’influence de la bombe non seulement ne fonctionnent plus, comme si la foudre les avait frappées, mais leurs disques mémoires risquent d’être définitivement inexploitables. Plus inquiétant semble t-il, le centre informatique de l’université risque bien d’être fortement endommagé. Ce qui était sans doute une des objectifs de cet attentat. Pourquoi ? Parce que si ce dernier dispose d’onduleurs importants en cas de coupures ceux-ci ne peuvent continuer à alimenter le centre qu’une bonne heure maximum alors que le groupe électrogène de secours a refusé de démarrer. Un groupe de secours venu de l’extérieur a été mis en place mais à l’heure où nous rédigeons ce papier nous ne savons pas si l’université a pu limiter les dégâts. Mieux protégés, les équipements de réseaux ont néanmoins été en partie affectés par l’énergie de la bombe. Il faudra attendre plusieurs heures avant de pouvoir redémarrer une partie des commutateurs et des moyens de communication par fil du secteur. Les liaisons hertziennes restant «down»!

Si, contrairement à un attentat classique, le nombre de tués par l’explosion a été relativement faible, 22 personnes décèderont des suites du dysfonctionnement des appareils d’assistance vitaux et de l’arrêt brutal des sécurités dans les transports. En quelques secondes la région est revenue quasiment un siècle en arrière. Tout le quartier d’Haïfa et ses services publics autour de l’université se sont trouvés complètement désorganisés. Concentrés sur les risques que courraient ces équipements face aux multiples tentatives des hackers, les services de cyber sécurité Israéliens ont apparemment sous-estimé les effets électromagnétiques puissants de la première bombe EMP utilisée dans le monde dans le cadre d’un attentat terroriste. Si l’on n’en connaît pas encore l’origine, de sérieux soupçons pèsent sur les voisins d’Israël. Surtout cette agression d’un nouveau genre par une e.Bombe pose la question de la préparation des services de sécurité civile et militaire à une telle éventualité.

Senate Intelligence Committee Debates Intelligence Reform  Que sait-on de l’E.Bombe ? La menace de ce type d’attaque n’a jamais cessé d’être envisagé par James Woolsey, ex directeur de la CIA qui devait à plusieurs reprises alerter son gouvernement sur les dangers de ce type de bombe accessible à des états voyous ou à des organisations para-étatiques. Une Impulsion Electro Magnétique (IEM), plus connue sous le nom EMP (de l’anglais electro-magnetic pulse) est une émission d’ondes électromagnétiques brève et très puissante de plusieurs centaines de volts qui peut endommager la majorité des appareils électriques et électroniques non-protégés, brouiller les télécommunications et renvoyer un pays non préparé à l’âge de pierre. Dans les années 40, l’EMP a été considéré comme un effet secondaire des premières expérimentations des bombes atomiques. Plus tard, lors d’études sur les lasers militaires, on a découvert qu’un générateur de micros ondes de forte puissance (HPM) pouvait avoir des effets similaires, comme le ferait la foudre ou un orage magnétique venu du soleil. Ce type de dispositif nécessite des batteries de condensateurs qui lâchent brutalement l’énergie électrique accumulée en la dirigeant vers des cibles grâce à une antenne directive spéciale. Leur portée est limitée car l’énergie envoyée sur les condensateurs vient d’explosifs chimiques utilisés comme source d’énergie initiale, comme sans doute dans le cas de l’e.Bombe de Haïfa. Les conséquences d’une telle impulsion sur une zone habitée sont dévastatrices dans les pays fortement équipés d’appareils électroniques de toutes sortes. La E.Bombe, comme la désigne certains, est considérée comme arme idéale pour des actions de sabotages. L’e.Bombe est conçu pour minimiser les dommages physiques collatéraux et endommager tous les appareils électroniques et tout type de véhicules possédant des composants électriques (avions, voitures, trains …) en provoquant des dysfonctionnements majeurs. Par exemple, les centrales nucléaires étant pilotées par ordinateurs, ne seraient plus contrôlées avec le risque majeur d’un nouveau Tchernobyl. L’e.Bombe n’est donc pas si propre qu’on l’affirme parfois car elle provoque indirectement, comme le démontre l’attentat d’Haïfa, des dégâts collatéraux majeurs aux populations.

e-bomb-detonationDe multiples sources font état d’expériences ou de frappes expérimentales à composantes électromagnétiques non nucléaires mais les données publiques sont quasi inexistantes. En 2003, des chercheurs français et allemands ont réussi un première mondiale en utilisant un drone pour tester un générateur de Marx miniature supportant un système d’armes de Type HPM (High Power Microwave) capable de produire une impulsion électromagnétique d’un million d’Ampères . CBS News écrivait en mars 2003 que l’armée américaine avait expérimenté l’e.Bombe sur l’Irak de Saddam Hussein. En 2011 et 2012 alors que les informations ne cessaient de faire état des attaques de cyber hackers entre pays du golfe, le Sunday Times du 9 septembre 2012 annonçait le projet d’Israël de lancer une frappe IEM contre l’Iran. Le souffle électromagnétique était supposé pouvoir paralyser ses programmes nucléaires et toutes les infrastructures de transport aérien du pays. Il n’en a rien été. Malheureusement, cette arme qui reste létale a été utilisée comme on le craignait… mais contre Israël ! La perte des signaux radars, la panne d’électricité générale, et des outils de communication est un des cauchemars de tout responsable. L’aveuglement des stations radars et de surveillance des trafics aériens mais aussi routiers et ferroviaires sera très certainement la cause de multiples accidents dramatiques. En cas de conflits déclarés, celui qui aura tiré le premier aura un avantage considérable en mettant à mal tout le système de communication et de défense des forces armées de son adversaire. Les « progrès » en matière de bombes HPM et dans les stratégies d’utilisation d’armes électromagnétiques a de quoi donner des nuits blanches à bien des états majors. Les services militaires américains ont mis au point, et publié un certain nombre de scénarios hypothétiques d’attaque IEM41. De nombreux analystes considèrent qu’un agresseur ne possédant pas l’arme nucléaire pouvait, grâce à l’IEM, faire subir des dégâts considérables à une économie avancée. On sait qu’au début des années 2000 une commission officiellement connue sous le nom de Commission to Assess the Threat to the United States from Electromagnetic Pulse (EMP) Attack42 a réuni un groupe de scientifiques sous la présidence du Dr William Graham, ancien Conseiller scientifique à la Maison Blanche sous Ronald Reagan pour étudier les effets probables d’une bombe EMP sur les infrastructures civiles. A right front view of an E-4 advanced airborne command post (AABNCP) on the electromagnetic pulse (EMP) simulator for the testing.Les travaux de cette Commission et d’autres analogues ont sans doute été suivis attentivement par la plupart des services de renseignement dont l’intelligence israélienne mise en alerte face aux avancées techniques de ses voisins. Les scientifiques considèrent que des armes « Super-IEM », peuvent détruire les meilleures protections des systèmes électroniques militaires et civils américains1. On sait depuis longtemps qu’il existe de nombreuses façons de se protéger contre les IEM nucléaires (ou de faire rapidement des réparations là où la protection n’est pas pratique), mais la Commission sur les IEM a déterminé que ces protections sont presque totalement absentes dans l’infrastructure civile des États-Unis mais aussi que la majorité des pays de l’OTAN, et de grands secteurs des services militaires des États-Unis ne sont pas correctement protégés contre les IEM. Les spécialistes s’inquiétaient depuis longtemps de la vulnérabilité des composants électriques qui faisait craindre ce qui arrive aujourd’hui à Haïfa.

Bon à savoir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Impulsion_%C3%A9lectromagn%C3%A9tique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pannes_de_courant_importantes#2011.2C_Japon
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/17/electricite-la-peur-de-la-grande-panne_3515244_3234.html
http://www.automatesintelligents.com/echanges/2008/sep/bombeemp.html
http://www.next-up.org/pages/nouvellesdumonde65BombEMP.php

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