Le constructeur TOY-NODA présentait, cette semaine, son nouveau robot domestique. Il se nomme DOMOBOT VII. Ce robot anthropomorphe se déplace avec aisance aussi bien dans la maison que dans n’importe quel lieu public grâce à son Organe de Décision Artificiel de toute dernière génération. Ce cerveau électronique lui permet une meilleure interaction avec les êtres humains que l’on parle de ses référents humains ou bien des personnes étrangères à son univers.
Ces personnes, appelées ainsi non sans humour OVNI (Objets à Volonté Non Identifiée), désignent tous les individus avec lesquels le robot doit savoir agir de manière inopinée : intérimaire dans un commerce, passant opportun en quête d’un renseignement ou bien encore, une connaissance du propriétaire du robot que ce dernier peut ne pas connaître. Toute la difficulté réside dans le subtil dosage entre accueil de l’étranger et protection du propriétaire… Par défaut, on aurait tendance à rendre le robot passif lors de ces rencontre. Toy-Noda a décidé de jouer la carte de l’interaction. À suivre… À l’inverse de cette attitude pro-active du robot dans les relations robot-humain, une attention particulière a été portée à l’aspect du robot afin de lui conserver une apparence mécanique et maladroite. Ce choix commercial fait dire au PDG de Toy-Noda : « Le principal frein à l’évolution de nos robots, c’est la rue ! »
Bien que les robots fassent partie de notre quotidien depuis 20 ans, les actes de vandalisme contre les robots restent monnaie courante dans les espaces publics. Alors que dans le même temps, certains professionnels ont intégré les robots à leur activité et n’envisageraient plus de travailler sans eux. Les robots anthropomorphes sont une aide précieuse auprès des personnes âgées, des enfants grandissent sous leur protection, les Groupes d’Intervention de la Gendarmerie Européenne ou les pompiers en ont fait des suppléants efficaces dans les situations les plus dangereuses. Mais le quidam ne veut pas croiser de robot dans la rue ! Dernier exemple en date de ce refus : des robots avaient été déployés dans quelques uns des plus grands centres villes d’Europe. Ils devaient vendre des journaux à la criée. Ils ont dû être retiré de la rue : pas un jour ne se passaient sans qu’un ou plusieurs de ces robots ne subissent des dégradations.
La route de l’intégration des robots dans la société avait été ouverte avec des jouets robots de plus en plus perfectionnés qui s’adressaient aussi bien aux enfants qu’aux adultes. L’imaginaire collectif avait été nourri par des robots tutélaires tels que R2D2, C6PO ou encore Asimo, nommé ainsi en hommage à Isaac Asimov, le créateur des lois fondamentale de la robotique… Mais une fois passé dans la réalité, le comportement de l’homme de la rue reste grégaire et il adopte vite une méfiance des plus primaires.
Il faudra attendre encore de longues années pour que le robot se fasse oublier, comme l’ordinateur ou le téléphone qui se sont fondus dans la masse des objets impersonnels de notre quotidien.
Première publication : Septembre 2006
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